Le Burn-out c’est quoi ?
C’est dans les années 1970 qu’on commence à définir le Burnout ou épuisement au travail.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a inclus ce phénomène dans la classification internationale des maladies comme un phénomène lié au travail et rapporte qu’un adulte sur quatre sera concerné par le Burnout au cours de sa vie professionnelle.
Le Burnout est une maladie professionnelle (qui peut aujourd’hui être reconnue comme telle) qui touche bel et bien notre société aujourd’hui.
Maslach et Leiter décrivent le burnout au travers de « l’écartèlement entre ce que les gens sont et ce qu’ils doivent faire. Il représente une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté – une érosion de l’âme humaine. C’est une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire… Qu’arrive-t-il lorsque le burnout vous gagne ? En fait, trois événements surviennent: vous vous sentez chroniquement épuisé; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job ».[1]
Comment se déculpabiliser de cette perte de sens professionnel et accepter que nous sommes touchés par un épuisement professionnel ?
Les symptômes du burn-out ?
Il est possible de le prévenir et de repérer les symptômes d’un Burn out. Ils se traduisent de nombreuses façons et avec une intensité variable d’une personne à une autre. Il est important de savoir que les symptômes d’un épuisement professionnel peuvent apparaitre brutalement ou plus progressivement de façon plus insidieuse
La Haute autorité de la santé (HAS) décrit les manifestations cliniques du Burn out comme :
Une sensation d’épuisement mental et émotionnel qui peut se traduire par de l’anxiété, une tristesse de l’humeur ou un manque d’entrain, de l’irritabilité, une hypersensibilité, une absence d’émotion. Des troubles cognitifs tels que des troubles de la mémoire, un trouble de l’attention, de la concentration ou des fonctions exécutives (difficulté à réaliser des tâches simples).
Des symptômes qui interviennent également sur le comportement et sa relation aux autres, se traduisant par un repli sur soi, un isolement social, un comportement parfois agressif ou violent, une diminution de l’empathie, du ressentiment et de l’hostilité envers ses collègues ainsi que l’apparition ou l’aggravation d’un comportement addictif. (Une forme de rancune mêlée d'hostilité envers ce qui est identifié comme la cause d'un tort subi ou d'une frustration.)
Une sensation d’un manque de motivation, se traduisant par un désengagement progressif de vos activités, une baisse de motivation et du moral, un effritement des valeurs associées au travail, une remise en question et une dévalorisation de ses propres compétences.
Des symptômes qui peuvent également être physique, comme une fatigue générale malgré des temps de repos, des troubles du sommeil, des troubles musculo-squelettiques (cervicalgies…), des crampes, des maux de tête, des vertiges, des troubles alimentaires.
BORE-BROWN et BURN OUT?
On entend aujourd’hui de plus en plus parler du Bore-out ainsi que du Brown-out en plus du burn-out, voici une petite explication :
Burn-out, en anglais signifie s’éteindre, s’arrêter par manque de carburant, d’énergie.
Bore, en anglais signifie s’ennuyer, ce qui donne le Bore-out, dans ce cas de figure, l’individu ressent souvent un décalage entre son activité et ses compétences, un ennui généralisé se développe. Il survient le plus souvent suite à un manque de stimulation intellectuelle, une impression d'inutilité et un manque de sollicitation.[2]
Brown-out, en anglais désigne le fait de baisser, volontairement ou non, l’intensité électrique afin d’éviter la surchauffe. Le rapport avec la perte de sens réside ici dans la baisse d’énergie et d’engagement que la pathologie du brown-out provoque.
Les causes du Burn-out ?
L’épuisement professionnel fait partie de ce qu’on appelle les RPS (les Risques Psycho-Sociaux).
Les RPS représentent les risques pour la santé physique et mentale des travailleurs. Leurs causes peuvent venir à la fois des conditions de travail, de facteurs liés à l’organisation de travail et aux relations de travail. Ils concernent toutes les entreprises quel que soient leur taille ou leur secteur d’activité.[3]
Parmi les RPS on peut retrouver le stress au travail, les harcèlements et violences internes ou externes au travail…Et parmi tous ces risques, à force de trop-plein, l’individu est amené à se détacher totalement de son travail, totalement épuisé.
Certains facteurs à risque peuvent conduire, à force à un épuisement professionnel, parmi eux on peut compter :
Les exigences au travail (intensité et temps de travail) L’intensité et la complexité du travail se traduisent notamment par des délais et objectifs irréalistes ou mal définis, des interruptions fréquentes, une quantité de travail et des horaires excessifs
Les exigences émotionnelles, qui peuvent se traduire par des relations difficiles avec un public (publics mécontents, violents, en détresse…), par le manque d’autonomie, des contraintes de rythme de travail.
Cela peut se traduire également par des mauvais rapports au sein des relations de travail (des objectifs flous, un manque de cohésion du collectif de travail, un manque d’entraide, un manque d’espace de parole, la présence de violences en interne, un manque de reconnaissance).
Ainsi que par les conflits de valeur : perte de sens au travail, sensation de travail inutile,
L’insécurité de la situation de travail Il s’agit de l’insécurité socio-économique liée à la peur de perdre son emploi, aux retards dans le versement des salaires, à la précarité d’un contrat, etc., mais aussi du risque de devoir faire face à des changements non maîtrisés liés à l’incertitude sur l’avenir de son métier.[4]
Que faire en cas de burn-out ?
Il arrive parfois qu’une personne ne se rende pas compte de ses symptômes jusqu’à atteindre un niveau total d’épuisement physique et psychologique qui peut conduire à un arrêt brutal du travail.
Certaines personnes arrivent quant à elles à prendre conscience des symptômes de l’épuisement professionnel qui apparaissent de manière progressive.
Il est important de réagir et de prendre contact avec un interlocuteur au sein de l’entreprise : le médecin du travail, le psychologue du travail ou un travailleur social.
Si aucun de ses acteurs n’est présent dans l’entreprise, vous pouvez prendre contact avec votre médecin généraliste afin qu’il puisse diagnostiquer votre épuisement professionnel et vous orientez au mieux vers les solutions les plus adaptées.
Afin de pouvoir prendre du recul, le repos est préconisé, souvent par un arrêt de travail. Des techniques de relaxation peuvent également être conseillé, ainsi que la pratique de certains sports.
Un suivi psychologique peut vous aider à faire face à cet évènement de vie. Le suivi psychologique s’inscrit dans une démarche thérapeutique pour vous aider à la prise de conscience, la prise de recul, une réflexion sur votre relation au travail, par la reconstruction identitaire et la renaissance du désir de travailler et imaginer la possibilité d’un changement de vie professionnel ou la préparation du retour au travail.
Sources :
ANACT : Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail
INRS : Institut national de recherche et de sécurité
[1] Maslach et Leiter - 1997 [2] Werder et Rothlin - 2017. [3] https://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/prevention-des-risques-pour-la-sante-au-travail/article/risques-psychosociaux [4] https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Exe_Burnout_21-05-2015_version_internet.pdf
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